Introduction, nécéssité d'étendre l'ensemble des nombres réels.
L'équation $(E):x^2+1=0$ n'admet pas de solution, en effet nous avons pour tout $x\in\mathbb{R}$ $x^2\geq 0$ et donc $x^2+1\geq 1$, donc l'équation $(E)$ n'admet pas de solution.
Imaginons un ensemble $\mathcal{X}$ contenant l'ensemble des nombres réels dans lequel, il existerait une solution pour l'équation $(E)$.
Si par exemple on note $i$ la solution de $(E)$, on a $i^2+1=0$ ce qui veut dire que dans l'ensemble $\mathcal{X}$ on peut écrire $i^2=-1$.
Si on demande maintenant que les opérations sur les nombres réels, se prolongent encore dans $\mathcal{X}$ et puissent même se prolonger avec l'élément $i$, on peut alors écrire par exemple $i+3$, $i\times4$, $(2-i)\times i$.
Par exemple dans $\mathcal{X}$ on a:
$(2-i)\times i=2i-i^2=2i+1.$
Définition.
On appelle nombre complexe tout élément de la forme $a+ib$ dans lequel $a$ et $b$ sont des réels et $i$ est un élément vérifiant $i^2=-1$.
l'ensemble des nombres complexes est notée $\mathbb{C}$.
On munit l'ensemble $\mathbb{C}$ des nombres complexes:
d'une addition, soient $z_0=a_0+ib_0$ et $z_1=a_1+ib_1$ on pose $z_0+z_1=(a_0+a_1)+i(b_0+b_1)$.
d'un produit, soient $z_0=a_0+ib_0$ et $z_1=a_1+ib_1$ on pose $z_0\times z_1=(a_0a_1-b_0b_1)+i(a_0b_1+a_1b_0)$.
Remarque:
Tout nombre réel $a$ peut s'écrire $a+i0$, donc il est clair que $\mathbb{R}\subset\mathbb{C}$.
La multiplication est naturelle car si on veut prolonger la distributivité de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{C}$, on obtient:
$(a_0+ib_0)\times(a_1+ib_1)=a_0\times(a_1+ib_1)+ib_0\times(a_1+ib_1)=a_0a_1+ia_0b_1+ia_1b_0+i^2b_0b_1$
donc $(a_0+ib_0)\times(a_1+ib_1)=(a_0a_1-b_0b_1)+i(a_0b_1+a_1b_0).$
Théorème (admis en terminale).
Tout nombre complexe $z$ s'écrit de facon unique sous la forme $a+ib$ où $a,b\in\mathbb{R}$.
En d'autres termes on a:
$a+ib=a^{'}+ib^{'}$ $\Leftrightarrow$ $a=a^{'}$ et $b=b^{'}$.
Vocabulaire.
Cette écriture unique du nombre $z\in\mathbb{C}$ s'appelle la forme algébrique de $z$,
le réel $a$ s'appelle la partie réelle de $z$, le réel $b$ s'appelle la partie imaginaire de $z$.
On note $a=\mathcal{R}e(z)$ et $b=\mathcal{I}m(z)$.
$z$ est réel équivaut à $\mathcal{I}m(z)=0$.
$z$ est imaginaire pur équivaut à $\mathcal{R}e(z)=0$.
Propriétés algébriques des nombres complexes.
Exemples de calculs algébriques.
Calculer les nombres complexes suivants: $2(3+i)-2(1+i)$, $(1+i)(2-3i)$, $(2+i)^2$ $5\times(1+i)^2+i^3$ et $i^7$.
Pour tout $z_0$ et $z_1$ dans $\mathbb{C}$ on a: $z_0+z_1=z_1+z_0$.
Pour tout $z_0$ et $z_1$ dans $\mathbb{C}$ on a: $z_0\times z_1=z_1\times z_0$.
Pour tout $z_0$, $z_1$ et $a$ dans $\mathbb{C}$ on a: $a\times(z_0+z_1)=a\times z_1+a\times z_0$.
Soit $z_0=a_0+ib_0$ et soit $z_1=a_1+ib_1$.
$z_0+z_1=(a_0+a_1)+i(b_0+b_1$ $=(a_1+a_0)+i(b_1+b_0)=z_1+z_0$.
$z_0\times z_1=(a_0+ib_0)\times(a_1+ib_1)$ $=a_0\times(a_1+ib_1)+ib_0\times(a_1+ib_1)$ $=a_0a_1+ia_0b_1+ia_1b_0+i^2b_0b_1$
$=(a_0a_1-b_0b_1)+i(a_0b_1+a_1b_0)$.
$z_1\times z_0=(a_1+ib_1)\times(a_0+ib_0)$ $=a_1\times(a_0+ib_0)+ib_1\times(a_0+ib_0)$ $=a_1a_0+ia_1b_0+ia_0b_1+i^2b_1b_0$
$=(a_1a_0-b_1b_0)+i(a_1b_0+a_0b_1)$ $=(a_0a_1-b_0b_1)+i(a_0b_1+a_1b_0)$.
Donc on a: $z_0\times z_1=z_1\times z_0$.
Pour démontrer cette propriété, il suffit de procéder comme précédemment.
L'inverse d'un nombre complexe non nul.
Définition-proposition.
Soit $z$ un élèment de $\mathbb{C}$ différent de $0$ $(z\in\mathbb{C}^\star)$,
on appelle l'inverse de $z$ dans $\mathbb{C}$ l'unique nombre complexe $z^{'}$
tel que $z\times z^{'}=z^{'}\times z=1$.
On a: $\dfrac{1}{z}=\dfrac{1}{a+ib}=\dfrac{a}{a^2+b^2}-i\dfrac{b}{a^2+b^2}$.
Soit $z=a+ib$.
Nous avons $(a+ib)(a-ib)=a^2-(ib)^2=a^2+b^2$.
Si $a+ib\not=0$ alors $a$ et $b$ ne sont pas simultanément nul. Donc $a^2+b^2\not=0$.
Donc $(a+ib)\times\dfrac{a-ib}{a^2+b^2}=1$ et aussi $\dfrac{a-ib}{a^2+b^2}\times (a+ib)=1$.
Donc $\dfrac{1}{z}=\dfrac{1}{a+ib}=\dfrac{a}{a^2+b^2}-i\dfrac{b}{a^2+b^2}$.
Conjugué d'un nombre complexe.
Définition.
On appelle le conjugué du nombre complexe $z=a+ib$, le nombre complexe $a-ib$.
On note le nombre conjugué de $z$, $\bar{z}$.
Propriétés du conjugué $\bar{z}$.
Pour tout $z\in\mathbb{C}$ on a $\bar{\bar{z}}=z$.
$z\in\mathbb{R}\subset\mathbb{C}$ si et seulement si $z=\bar{z}$.
Le nombre complexe est imaginaire pur si et seulement si $\bar{z}=-z$.
$\overline{(aa^{'}-bb^{'})+i(ab^{'}+a^{'}b)}$ $=(aa^{'}-bb^{'})-i(ab^{'}+a^{'}b)$.
d'un autre coté nous avons $\bar{z}\times\bar{z^{'}}=(a-ib)(a^{'}-ib^{'})$ $=(aa^{'}-bb^{'})-i(ab^{'}+a^{'}b)$
donc nous avons bien l'égalité $\overline{z\times z^{'}}=\bar{z}\times\bar{z^{'}}$.
Montrons que pour tout $z\not=0$ on a: $\overline{\dfrac{1}{z}}=\dfrac{1}{\overline{z}}$.
$\overline{\dfrac{1}{z}}=\overline{\dfrac{1}{a+ib}}=\overline{\dfrac{a-ib}{a^2+b^2}}$ $=\dfrac{a+ib}{a^2+b^2}$. De l'autre coté de l'égalité a vérifier, nous avons:
$\dfrac{1}{\overline{z}}=\dfrac{1}{a-ib}$ $=\dfrac{a+ib}{a^2+b^2}$. la relation est donc vraie.
Montrons maintenant l'égalité plus générale: $\overline{\displaystyle\frac{z}{z^{'}}}=\displaystyle\frac{\bar{z}}{\bar{z^{'}}}$.
$\overline{\displaystyle\frac{z}{z^{'}}}=\overline{z\times\dfrac{1}{z}}$ $=\overline{z}\times\overline{\dfrac{1}{z^{'}}}$
$=\overline{z}\times\dfrac{1}{\overline{z^{'}}}$ $=\dfrac{\overline{z}}{\overline{z^{'}}}$.
$\bar{z}\times\bar{z^{'}}=(a+ib)\times(a-ib)=a^2-(ib)^2=a^2+b^2$ or $|z|$ est par définition égal à $\sqrt{a^2+b^2}$, d'ou l'égalité.
Propriété évidente c'est la réécriture de $\dfrac{1}{z}=\dfrac{1}{a+ib}=\dfrac{a}{a^2+b^2}-i\dfrac{b}{a^2+b^2}$
Equation du premier degré.
$az+b=0$, avec $a\not=0$, $b\in\mathbb{C}$.
Résoudre les équations suivantes, donner les solutions sous forme algébique:
Donc on a: $(2+2i)\bar{z}=1+i$ $\Leftrightarrow$ $\overline{z}=\dfrac{1+i}{2+2i}=\dfrac{1}{2}$, donc $z=\dfrac{1}{2}$.
Equation du second degré à coefficients réels.
Soit $P(x)=az^2+bz+c$, avec $a\not=0$, considérons l'équation $P(z)=0$.
Si $\Delta>0$, alors $P$ admet deux racines réelles distinctes:
$z_0=\frac{-b-\sqrt{\Delta}}{2a}$ et $z_1=\frac{-b+\sqrt{\Delta}}{2a}$.
et pour tout $z\in\mathbb{C}$, on a $P(z)=a(z-z_0)(z-z_1)$.
Si $\Delta=0$, alors $P$ admet une seule racine réelle (racine double):
$z_0=\frac{-b}{2a}.$
et pour tout $z\in\mathbb{C}$, on a $P(z)=a(z-z_0)^2$.
Si $\Delta<0$, alors $P$ admet deux racines complexes conjuguées:
$z_0=\frac{-b-i\sqrt{-\Delta}}{2a}$ et $z_1=\frac{-b+i\sqrt{-\Delta}}{2a}$.
et pour tout $z\in\mathbb{C}$, on a $P(z)=a(z-z_0)(z-z_1)$.
$=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]^2-\displaystyle\frac{b^2}{4a^2}+\displaystyle\frac{c}{a}\bigg)$
$=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]^2-\displaystyle\frac{b^2}{4a^2}+\displaystyle\frac{4ac}{4a^2}\bigg)$
Donc
$az^2+bz+c=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]^2-\displaystyle\frac{b^2-4ac}{4a^2}\bigg)$.
Posons $\Delta=b^2-4ac$. Trois cas se posent.
Si $\Delta>0$
On peut écrire $az^2+bz+c=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]^2-\displaystyle\frac{\Delta}{4a^2}\bigg)$
$=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]-\displaystyle\frac{\sqrt{\Delta}}{2a}\bigg)(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]+\displaystyle\frac{\sqrt{\Delta}}{2a}\bigg)$
$=a\bigg(z+\displaystyle\frac{b-\sqrt{\Delta}}{2a}\bigg)\bigg(z+\displaystyle\frac{b+\sqrt{\Delta}}{2a}\bigg)$.
Donc $P(z)=az^2+bz+c$ admet deux racines réelles distinctes.
$z_0=\dfrac{-b-\sqrt{\Delta}}{2a}$ et $z_1=\dfrac{-b+\sqrt{\Delta}}{2a}$.
Si $\Delta=0$
On a $az^2+bz+c=a(z+\displaystyle\frac{b}{2a})^2$, donc $P(z)$ admet une racine réelle double $z_0=\displaystyle\frac{-b}{2a}.$
Si $\Delta<0$
On peut écrire $\Delta$ comme le carré dans $\mathbb{C}$ de $i\sqrt{-\Delta}$.
Donc nous avons:
$az^2+bz+c=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]^2-\displaystyle\frac{b^2-4ac}{4a^2}\bigg)$
$=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]^2-\displaystyle\frac{(i\sqrt{-\Delta})^2}{4a^2}\bigg)$
$=a\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]-\displaystyle\frac{(i\sqrt{-\Delta})}{2a}\bigg)\bigg(\bigg[z+\displaystyle\frac{b}{2a}\bigg]+\displaystyle\frac{(i\sqrt{-\Delta})}{2a}\bigg)$
$=a\bigg(z+\displaystyle\frac{b}{2a}-\displaystyle\frac{(i\sqrt{-\Delta})}{2a}\bigg)\bigg(z+\displaystyle\frac{b}{2a}+\displaystyle\frac{(i\sqrt{-\Delta})}{2a}\bigg)$.
Donc $P(z)$ admet deux racines complexes conjuguées.
$z_0=\dfrac{-b-i\sqrt{-\Delta}}{2a}$ et $z_1=\dfrac{-b+i\sqrt{-\Delta}}{2a}$.
Représentation graphique d'un nombre complexe.
Définitions.
On dit que $M$ de coordonnées $(a;b)$ a pour affixe le nombre complexe $z=a+ib$.
On dit que $M$ est l'image de $z$.
On a $\overrightarrow{OM}=a\vec{i}+b\vec{j}$.
La distance $OM$ est appelée module de z. On note $|z|=OM$.
On a donc $|z|^2=a^2+b^2$, et donc $|z|=\sqrt{a^2+b^2}$.
Interprétation géomètrique des opérations sur les nombres complexes.
Somme de deux nombres complexes.
Soit $M$ et $M^{'}$ deux points d'affixes $z$ et $z^{'}$.
Soit $S$ le point du plan tel que $\overrightarrow{OS}=\overrightarrow{OM}+\overrightarrow{OM^{'}}$, alors $S$ a pour affixe $z+z^{'}$.
Soit $\vec{u}$ un vecteur d'affixe $z$ et $\vec{v}$ un vecteur d'affixe $z^{'}$, alors le vecteur $\vec{u}+\vec{v}$ a pour affixe $z+z^{'}$.
Soit $z=a+ib$ l'affixe de $M$ et soit $z^{'}(a'+ib)$ l'affixe de $M^{'}$.
donc le vecteur $\overrightarrow{OM}$ a pour coordonnées $(a;b)$ et $\overrightarrow{OM^{'}}$ a pour coordonnées $(a';b')$.
Le vecteur $\overrightarrow{OS}=\overrightarrow{OM}+\overrightarrow{OM^{'}}$ a pour coordonnées $(a+a';b+b')$, donc le point $S$ a pour coordonnées $(a+a';b+b')$.
Conclusion: $S((a+a')+i(b+b'))$.
Produit d'un complexe par un réel.
Soit $M$ le point d'affixe $z$ et soit $k$ un nombre réel, considérons le point $P$ du plan défini par $\overrightarrow{OP}=k\overrightarrow{OM}$.
Le point a pour affixe $kz$.
Soit $\overrightarrow{W}$ d'affixe $z$ et $k$ un nombre réel, alors $k\overrightarrow{W}$ a pour affixe $kz$.
Soit $z=a+ib$ l'affixe de $M$ et soit $k$ un nombre réel.
donc le vecteur $\overrightarrow{OM}$ a pour coordonnées $(a;b)$ et $k\times\overrightarrow{OM}$ a pour coordonnées $(ka;kb)$.
Le vecteur $\overrightarrow{OP}=k\times\overrightarrow{OM}$ a pour coordonnées $(ka;kb)$, donc le point $P$ a pour coordonnées $(ka;kb)$.
Conclusion: $P((ka)+i(kb))$.
Premiéres utilisations des nombres complexes en géométrie.
Propriétés.
Soit $A$ d'affixe $z_A$ et soit $B$ d'affixe $z_B$, alors le vecteur $\overrightarrow{AB}$ a pour affixe $z_B-z_A$.
Soit $A$ d'affixe $z_A$ et soit $B$ d'affixe $z_B$, alors le milieu $I$ du segment $[AB]$ a pour affixe $\dfrac{z_A+z_B}{2}$.
Soit $M$ d'affixe $z$ le symétrique $M^{'}$ de $M$ par la symétrie d'axe $(Ox)$ a pour affixe $\overline{z}$.
Soit $M$ d'affixe $z$ le symétrique $M^{'}$ de $m$ par la symétrie de centre $O$ apour affixe $-z$.
$A(z_A)$ et $B(z_B)$ comme $\overrightarrow{AB}=\overrightarrow{A0}+\overrightarrow{OB}$ $=\overrightarrow{OB}-\overrightarrow{OA}$
Donc l'affixe de $\overrightarrow{AB}$ est $z_B-z_A$
Soient $A(z_A)$ et $B(z_B)$ avec $z_A=x_A+iy_A$ et $z_B=x_B+iy_B$, donc $A(x_A;y_A)$ et$B((x_B;y_B)$.
D'aprés le cours de seconde on sait que $I$ le milieu de $[AB]$ a pour coordonnées $\bigg(\dfrac{x_A+x_B}{2};\dfrac{y_A+y_B}{2}\bigg)$
Soit $M$ d'affixe $z=a+ib$. posons $M^{'}$ le symétrique de $M$ par rapport à $(Ox)$ et soit $M^{'}_1$ le symétique de $M$ par rapport à $O$.
On remarque donc que $M'$ a pour affixe $\overline{z}$ et $M^{'}_1$ a pour affixe $-z$.